In La place publique dans la ville contemporaine
p.23-30
Dans la redoutable tâche qui m’est assignée aujourd’hui, je prendrai comme point de repère les termes clés contenus dans le thème de cette rencontre. Il m’est en effet demandé de faire des constats, dans le but d’aider à faire la lumière sur les vocations des places dans le Montréal contemporain. Cette interrogation découle d’une autre question, qui est elle-mème une interprétation des rôles et du sens des places d’autrefois, et qui est ainsi formulée. Les espaces Ouverts urbains sont-ils encore de véritables lieux de convivialité et de signification commune?
Pour tenter d’accomplir cette tâche dans le cadre qui m’est donné, je solliciterai de votre part une collaboration parti. culière. que j’appellerai la suspension du jugement, au sens d’énonciation de condamnations ou d’absolutions. Car Montréal est autant un attachement, un mythe et sa célébration tout autant qu’une ville physique. Qui d’entre nous, en effet, se sent détaché lorsqu’il traverse ces places naissantes ou renaissantes telfes la place Roy, la place Berri (nommée Émilie Gamelin), la place des Amériques ou le Champ-de-Mars. Qui ne ressent quelque émotion particulière à la pensée de ce qu’il est advenu de places autrefois cohérentes et vivantes, comme la place Saint·Henri ou le square Victoria?
La méthode qui doit soutenir un constat oblige cependant à retenir un doigt accusateur, des applaudissements ou des bilans esthétiques. Aussi, et quoique j’en pense en ces matières, je vous parlerai des places de Montréal comme elles apparaissent à ma compréhension des enjeux de l’expérience urbaine et de la sociabilité publique.
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Pour faire référence à ce chapitre
Perla Serfaty-Garzon (1995). Variations sur le côtoiement et la distance : places publiques montréalaises. In Van Laethem F. (Dir.) La place publique dans la ville contemporaine, Montréal, Éditions du Méridien, p. 23-30. http://perlaserfaty.net/variations-cotoiement-distance-places-publiques-montrealaises/
