Premières lignes :
Habiter se donne à penser et se vit à partir d’une double conscience : celle du sujet d’être institué en son intériorité, et la conscience de ce même sujet de son inhérence spatiale, c’est-à-dire de sa conscience d’être inséparable de l’espace qui l’environne, où il se meut et dans lequel se déroulent les gestes de sa vie.
L’intériorité, dans le sillage d’Emmanuel Lévinas, est présence à soi, un quant à soi et le chez-soi intime du sujet. Pour s’assumer comme tel, celui-ci doit être séparé de l’autre, et recevoir son existence de cette séparation. Protégé dans le secret de sa demeure intérieure, le sujet se dépasse ainsi nécessairement en faveur de l’accueil de l’autre.
C’est à partir de sa sphère propre que le sujet est capable de demeurer dans le monde, qu’il peut aller dehors, et vivre son appartenance spatiale, se mettre en action dans le monde, s’y situer, fonder des lieux, bâtir une maison pour accéder à l’être chez soi dans le monde et vivre l’hospitalité. L’habiter dans l’espace physique se fonde dans la demeure intérieure.
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